Lorsque je papote avec des auteurices, la surcharge d’intrigues est un problème récurrent qui freine leur progression. Face à la multitude d’intrigues possibles, qu’elles soient principales ou secondaires, l’auteurice se débat et n’arrive pas à avancer dans son projet, empêtré qu’iel est dans les mailles de son propre filet.

Pour démêler tout ça, les logiciels de création de fictions dont vous êtes le héros sont des outils bien pratiques.

Explorer les intrigues potentielles

Quand on en est à la construction de son histoire, il arrive que plusieurs intrigues se profilent. On leur trouve toutes du potentiel et au final, on ne parvient pas à choisir. Et c’est le drame, parce qu’alors, on n’avance plus, paralysé par la richesse des possibilités et l’envie de toutes les exploiter. On se retrouve avec une saga sur les bras et pas forcément assez de biscottos pour la porter. Parce que les sagas, c’est bien, mais on sait que ça peut vite s’essouffler, ou devenir un cafouillis sans nom dans lequel on finit par ne plus se souvenir quelle était l’histoire de départ.

Ça ne veut pas dire qu’il faut renoncer à exploiter ses idées. Au contraire ! Il faut prendre le temps et la peine de les explorer, de découvrir où elles mènent. Aller au bout du chemin, et voir si on a vraiment envie de l’arpenter.

Une fois toutes les intrigues posées, on a une idée plus claire de la tournure que pourront prendre les événements. L’auteurice peut aller au bout de chacune d’elle et décider si cette intrigue a ou non sa place. Iel peut choisir celle au plus fort potentiel et recycler la ou les autres pour une nouvelle histoire. Et s’iel n’arrive pas à en éliminer et que l’idée de la saga persiste, les outils de création de fiction dont vous êtes le héros seront de précieux alliés pour clarifier tout ça et ne pas s’emmêler les pinceaux.

Démêler les intrigues secondaires

Et oui, s’il n’y avait que les intrigues principales, ce serait trop facile. Un peu à la façon d’un jeu vidéo, nos histoires et jeux littéraires s’ornent souvent d’intrigues secondaires destinées à enrichir l’expérience des joueureuses/lecteurices et à étoffer les personnages, en les dotant d’enjeux supplémentaires qui feront ressortir toute leur épaisseur en les faisant passer d’archétype à personnalité subtile et nuancée.

Les intrigues secondaires sont donc une excellente chose pour l’histoire, mais qui compliquent largement le travail de l’auteurice en ajoutant des fils et des nœuds à désembrouiller.

Là encore, les outils de création de fictions interactives peuvent nous aider.

Comment ?

Les logiciels de création de contes dont vous êtes le héros permettent de poser les idées et de les lier entre elles. Ils sont d’ailleurs souvent cités comme outils de mindmapping, ou cartographie mentale. Outre la mise au clair du brainstorming de départ et l’affinage que cela permet, ces outils aident ensuite à poser les bases de l’histoire qu’on souhaite écrire et à éviter de se prendre les pieds dans le tapis.

Chaque élément de l’intrigue se place dans une arborescence qui offre la possibilité de visualiser immédiatement la forme et la complexité d’une histoire. Mais aussi comment les intrigues se rejoignent, où elles naissent et où elles meurent (ou trouvent leur résolution).

Ces logiciels sont donc des outils de clarification et d’organisation précieux, qui donnent à voir la complexité d’une œuvre sans avoir une tonne de post-its collés au mur et reliés par des bouts de ficelle, ou encore sans avoir un fichier Word dans lequel même Thésée n’aurait pu se retrouver, fil d’Ariane ou pas.

Et grâce aux outils de prévisualisation intégrés, on peut tester ou faire tester son histoire. Jouer ses différentes versions peut être une bonne façon pour l’auteurice de les éprouver et de voir vers quels choix iel est porté naturellement.

Quels logiciels ?

Twine

Cet outil gratuit existe en version web et en version logicielle. Assez simple à utiliser pour la rédaction du contenu, il nécessite tout de même un peu de code pour les fonctionnalités plus avancées et une mise en page personnalisée. Les trois formats possibles (Harlowe, Snowman et Sugarcube) ne facilitent pas la tâche de l’utilisateurice profane. De plus, la plupart de la documentation autour de Twine est en anglais, alors mieux vaut maîtriser la langue d’Emily Brontë. Heureusement, on peut compter sur Fiction-interactive.fr pour nous aider à démarrer.

L’arborescence dans Twine

Moiki

Cet outil est uniquement disponible en ligne. Gratuit et facile à prendre en main, il a l’avantage d’être un produit français et de bénéficier d’un service après-vente FR et d’un créateur bienveillant et à l’écoute des utilisateurices. En développement constant, il est sans cesse enrichi de nouvelles fonctionnalités. Très intuitif, aisément manipulable, il ne nécessite aucune formation préalable ni aucune connaissance en code, et je dois bien avouer qu’il a ma préférence.

Aperçu de l’interface Moiki

Conclusion

Même s’il existe une foule d’outils (logiciel et environnements d’écriture) estampillés « outil pour écrivains », il est parfois bon de sortir des sentiers battus pour trouver de nouvelles et, avouons-le, divertissantes façons de travailler. Et qui sait si, comme pour moi, cela ne vous donnera pas aussi envie de vous frotter à la FI…