La brume s’appesantit sur le rivage de l’immense océan immaculé, les marées d’écume se succèdent, l’une, puis l’autre, et enfin surviennent les cendres, brûlantes, précédées d’une abondante fumée…

Le brouillard noie dans ses bras voluptueux les derniers rescapés, arbres majestueux aux mille branches rougeoyantes, tandis que déjà, les flammes dévorent plantes et animaux indistinctement, répandant au-dessus de la forêt une traînée grisâtre de fumée…

Battue de pluies diluviennes, la fière montagne panse ses blessures infligées par le feu, l’eau du ciel ruisselant dans chaque aspérité de la paroi, faisant ainsi émerger dans un bruit strident de crissement les dernières vapeurs noires fumantes…

La douleur est lancinante, transperce votre crâne, réduit votre esprit à un flot vaporeux, une brume opaque, moite, dans laquelle vos pensées errent et se perdent, se disloquent, s’annihilent…

Le réveil est rude. Vous prenez rapidement conscience de l’état d’extrême faiblesse dans lequel vous vous trouvez, votre corps débile et atrophié semblant à peine capable de porter votre tête pesante, lourde.

Au prix d’un immense effort, vous parvenez néanmoins à soulever vos jambes, délaissant les draps de lin grossier au profit du parquet miteux.

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