Début d'une transcription de... >refermer les yeux Vous voudriez vous recoucher, vous rendormir. Vous fermez les yeux. Mais quelque chose vous fait ressortir du lit quelques instants plus tard. Une étrange intranquillité. Le sommeil s'est envolé. >se lever Vous vous sentez bien, sous la couette protectrice. Au chaud. Chez vous. Mais quelque chose vous pousse ; le vent au dehors, le volet qui claque, et une angoisse sourde. Vous vous levez, un peu à contrecoeur. Appuyez sur une touche Dans la chambre Vous êtes dans votre chambre, au premier étage de la maison. Votre chambre bien-aimée. Ses étagères aux livres bien rangés, son dressing aux portes de bois sombre. Votre petit bureau. Le lustre en rotin au plafond, si vintage ? et un peu kitsch. C'est une pièce agréable. Votre lit est installé au milieu de la pièce, la tête de lit contre le mur. Juste à côté, une petite table de chevet. Les rideaux de la fenêtre qui donne sur le jardin sont ouverts. Toutes les lumières de la chambre sont éteintes. Seule la lune éclaire la pièce, d'une lumière froide, bleutée. Au dehors, le vent souffle ; de temps à autres, une branche vient frapper la fenêtre. Sur la chaise se trouvent vos vêtements. Vous pouvez aussi voir votre bureau (avec dessus, un journal). >écouter le volet Il claque, toutes les quelques secondes. Le vent dehors souffle vraiment fort. D'après le son, vous vous dites que c'est celui de la salle de bains. >x vêtements Des vêtements du quotidien, de bonne facture. Vous aimez les porter. Et l'image qu'ils vous renvoient de vous-même. >s'habiller Vous ôtez votre pyjama pour remettre vos vêtements. >l Dans la chambre Vous êtes dans votre chambre, au premier étage de la maison. Votre chambre bien-aimée. Ses étagères aux livres bien rangés, son dressing aux portes de bois sombre. Votre petit bureau. Le lustre en rotin au plafond, si vintage ? et un peu kitsch. C'est une pièce agréable. Vous vous faites la réflexion, sans savoir pourquoi, que personne n'y est jamais venu. Votre lit est installé au milieu de la pièce, la tête de lit contre le mur. Juste à côté, une petite table de chevet. Les rideaux de la fenêtre qui donne sur le jardin sont ouverts. Toutes les lumières de la chambre sont éteintes. Seule la lune éclaire la pièce, d'une lumière froide, bleutée. Au dehors, le vent souffle ; il traîne avec lui un son plaintif qui s'engouffre sous le toit, dans les interstices de la maison. Cela produit un effet sinistre ? rien de l'effet réconfortant qu'on lui prête parfois paradoxalement. Vous aimez cette chambre. Vous aimez cette maison. Vous vous dites que vous ne voudriez pas en partir. Mais pourquoi devriez-vous en partir ? Étrange idée. Sur la chaise se trouve votre pyjama. Vous pouvez aussi voir votre bureau (avec dessus, un journal). >sortir Dans le couloir Vous êtes dans le couloir de l'étage. Une commode, des appliques murales, et un agréable papier peint, au mur. Il mène à votre chambre ? dont vous avez fermé la porte ? ainsi qu'à une salle de bain. Un large escalier de bois descend vers le hall, au rez-de-chaussée. Il n'y a pas de fenêtres à l'étage, mais la lumière de la lune vous parvient depuis la porte vitrée de la salle de bain, même fermée, et depuis le rez-de-chaussée, spacieux, qui dispose de plusieurs baies vitrées. Le volet ouvert continue à claquer ; celui de la salle de bain, manifestement. Le vent produit un son sifflant, plaintif, comme un gémissement qui s'infiltre dans les interstices de la maison, dans le moindre espace. >allumer la lumière Les ampoules clignotent quelques instants ? vous vous demandez si elles vont finir par se stabiliser. Puis elles y parviennent. Vous notez mentalement de les vérifier, demain. >aller dans la salle de bain Dans la salle de bain Vous entrez dans la salle de bain, sentant le carrelage froid sous vos pieds ? désagréablement froid. Une pièce étroite et toute en longueur, baignée par la lumière de la lune, qui lui donne un air curieux, comme étranger ; vous avez l'impression de la voir pour la première fois. Pourtant vous reconnaissez la baignoire où vous aimez vous prélasser, lire, fumer des cigarettes. Il y a quelques magazines posés sur son très large rebord. Et le lavabo de marbre, l'armoire à pharmacie, les grands miroirs, surmontés d'un néon. La petite fenêtre de la salle de bain est fermée, mais vous voyez au travers le volet qui claque. Des magazines sont disposés sur un petit meuble ; vous aimez les feuilleter dans votre bain. Vous sursautez en entrant ; des cris, glaçants, retentissent ? ils viennent du jardin à l'arrière de la maison, sur lequel donne la fenêtre. Vous sentez comme une vague de terreur, noire et glaciale, monter en vous. >écouter les cris Une voix, rendue suraiguë par la terreur. Une terreur au-delà des mots. Ces cris vous glacent le sang, mais surtout, sans que vous sachiez dire pourquoi, ils ont quelque chose qui vous révolte et vous révulse ? qui vous offense. >penser à la voix Elle est tellement déformée par l'épouvante qui l'habite, par une horreur qu'aucun mot ne semble pouvoir exprimer, qu'elle en paraît presque inhumaine. >fermer le volet Le bruit du vent baisse un peu. Il siffle, de manière menaçante, comme furieux d'être refoulé au dehors. Les cris, eux aussi, sont assourdis, mais ils semblent s'infiltrer, comme le vent, par tous les interstices de la maison. La salle de bain est maintenant plongée dans une obscurité presque totale, à peine nuancée par la lumière venue du couloir. >sortir Dans le couloir Vous êtes dans le couloir de l'étage. Une commode, des appliques murales, et un agréable papier peint, au mur. Il mène à votre chambre ? dont vous avez fermé la porte ? ainsi qu'à une salle de bain. Un large escalier de bois descend vers le hall, au rez-de-chaussée. Les appliques, discrètes, élégantes, baignent le couloir d'une lumière faible mais chaleureuse et agréable. Le vent produit un son sifflant, plaintif, comme un gémissement qui s'infiltre dans les interstices de la maison, dans le moindre espace. Les cris semblent s'interrompre. >descendre Au rez-de-chaussée Vous arrivez au rez-de-chaussée. Vous sentez le contact agréable d'un épais tapis sous vos pieds nus. Une lampe halogène, éteinte, dans le coin le plus proche de l'escalier. Il fait sombre ; seule une vague lumière provenant de la cuisine, sur votre gauche, éclaire faiblement les lieux, et, d'un jour étrange, les petits tableaux qui égayent le mur de l'entrée. L'imposante horloge à pendule, qui vous accueille habituellement de son lourd tic-tac, est arrêtée. Le bruit de la tempête est un peu assourdi, au rez-de-chaussée, et un silence relatif règne ici. Une petite table basse, près d'un porte-manteau. Il y a un téléphone, dessus. Vous pouvez aussi voir vos chaussures. >mettre les chaussures Vous mettez les chaussures. >écouter Le vent souffle fort, au dehors ; une vraie tempête dont l'intensité varie, mais qui produit un son obsédant, désagréable, et qui réveille en vous des impressions, des angoisses inexplicables. Pour l'instant les cris se sont tus. >x tableaux Il y en a trois. Le premier tableau représente une belle maison, accueillante, attirante, à la campagne. C'est le crépuscule, et de la fumée s'échappe d'une cheminée. Tout y respire le calme et l'aisance. Le second montre des ustensiles de cuisine et des légumes, joliment disposés sur une table ancienne. On voit un jardin, par une petite fenêtre. Le troisième montre un jardin en friches, envahi de hautes herbes, et un arbre mort, à la lueur de la lune. Au dehors, les cris reprennent. Vous sentez votre coeur s'arrêter, le temps d'un battement, et votre ventre se nouer. >aller dans la cuisine Dans la cuisine Vous arrivez dans la cuisine. La lune baigne doucement le réfrigérateur, le plan de travail, les éléments. Une porte vitrée donne sur l'arrière de la maison. Sur le jardin obscur. Vous vous figez en voyant ses herbes trop hautes, ses arbres malades aux formes menaçantes, déplaisantes. Comment a-t-il pu se retrouver dans cet état ? Vous n'avez pas envie d'y mettre les pieds. Vous n'avez pas envie de sortir de la maison. Et pourtant quelque chose vous y pousse. Le besoin de voir, le besoin de savoir, même si une autre partie de vous sait qu'il ne faut pas y aller, que la seule chose raisonnable à faire est de se rendormir. De se rendormir le plus profondément possible. Les cris semblent s'être tus pour l'instant, à nouveau. >regarder à travers la porte vitrée Elle donne sur le jardin à l'arrière de la maison. >ouvrir la porte Il fait sombre dans le jardin, même si la lune le baigne de cette lueur blême qui vous est à chaque seconde plus pénible. Vous vous dites que finalement il n'est pas si bien entretenu que ça. Les herbes sont trop hautes, et tout au fond, les arbres ont l'air malades, leurs formes vous déplaisent. Vous n'avez pas envie d'y mettre les pieds, dans ce jardin. >x arbres Des arbres morts, aux branches tordues, menaçantes. >x bosquets Des fourrés épais, obscurs, luxuriants. Mais sans trop savoir pourquoi, vous ne les trouvez pas très rassurants, cette nuit. >penser au jardin Sans avoir à proprement parler la main verte, car vous goûtez peu, en vérité, d'être hors de chez vous, vous avez toujours veillé à ce que le jardin soit impeccable et compose un beau tableau, vu de vos fenêtres. Bosquets, massifs et arbres divers, comme parsemés sur une pelouse parfaitement entretenue. Vous ne comprenez pas que tout semble si négligé et maladif, cette nuit. C'est comme si vous aviez dormi plusieurs mois, laissant la nature suivre son cours. >sortir dans le jardin Dans le jardin Vous sortez dans le jardin, d'où viennent les cris. Il semble abandonné, en friche. Le vent souffle atrocement, vous aveuglant presque ; les branches des arbres, les bosquets, les herbes hautes, tout semble agité d'une vie mauvaise. C'est la première fois que vous descendez ainsi, en pleine nuit, dans le jardin. Vous avez, à vrai dire, l'impression bizarre d'être ici pour la première fois. Il y a une forme, au fond du jardin, dans les herbes hautes. Une forme humaine. Ou qui y ressemble. Vous sentez vos poils se hérisser. C'est de là que viennent les cris. Quelque chose vous pousse à avancer dans sa direction. Vous n'en avez pas envie. Mais c'est comme dans ces rêves que l'on fait parfois, la nuit. >x forme On dirait un être humain. Et tout autre chose qu'un être humain. Vous n'avez pas envie d'avancer, pas envie de voir. >parler à la forme Il. Elle. C'est trop loin. >rentrer Vous voudriez rentrer, fermer tous les volets, vous boucher les oreilles, attendre le matin. Mais vous ne pouvez pas. >avancer Vous hésitez. Vous n'avez pas envie d'y aller. Vous n'avez pas envie de savoir. Vous sentez des sanglots monter dans votre gorge. Vous les entendez comme si ce n'étaient pas les vôtres. Mais vous avancez, pas après pas. Appuyez sur une touche La forme humaine Vous avancez vers la forme, la chose, comme dans un rêve. On dirait un être humain. Et tout autre chose qu'un être humain. C'est en position foetale. Ça tremble. Ça hurle. Vous vous retournez l'espace d'une seconde, en proie à une intuition. La maison est une ruine inhabitée. Elle n'a jamais été rien d'autre. Alors vous vous mettez à hurler avec la chose. Vous hurlez avec sa voix à elle, et vous vous recroquevillez lentement dans l'herbe, la raison annulée par l'horreur, et comme engourdi. Vous réalisez péniblement que votre corps est nu. Vous avez l'impression d'être dans un cauchemar, mais c'est vous qui étiez le rêve de l'autre, s'il y a jamais eu un autre. >x forme Vous voulez agir, vous voulez parler, vous voudriez penser mais il n'y a plus de mots, plus d'esprit, vous vous entendez hurler et ces hurlements en appellent d'autres ; la conscience de l'horreur que vous éprouvez produit cette horreur ; il n'y a plus d'avant ni d'après. Il n'y a jamais eu de maison. Il n'y a que cette ruine. Vous avez rêvé. Il n'y a jamais eu de chambre, de lit douillet, d'étagère à roman et de dressing bien rangé. Il n'y a jamais eu de douce chaleur, de sécurité, de paix. Il n'y a que la nuit, le vent qui hurle, et vous qui hurlez avec lui. Il n'y a que cette ruine. Vous avez rêvé. Le rêve est fini. Il n'y a jamais eu de cuisine. De réfrigérateur bien rempli. De plans de travail impeccables. Il n'y a que la nuit, le vent qui hurle, et vous qui hurlez avec lui. Il n'y a que cette ruine. Vous avez rêvé. Le rêve est fini. Vous vous voudriez rentrer dans la maison, ignorer qu'elle n'est qu'une ruine tordue, et vous rendormir, prolonger l'illusion, mais vous êtes trop faible et trop envahi par l'horreur pour ne serait-ce que ramper dans les hautes herbes, les mauvaises herbes ; pour ramper comme l'être nu et seul, absolument seul, que vous êtes. Ce n'est pas votre maison. Vous n'avez rien à faire ici. Vous aucune place, nulle part, dans ce monde. Il est l'heure de partir. >fuir Il est temps de partir. >partir